Avis & Jugement

Cet article a été publié il y a 16 ans. Son contenu est sans doute daté, tant sur la forme que sur le fond... Toutefois, cela n’empêche pas d'échanger à son propos. N'hésitez donc pas à vous exprimer en commentaires à la fin de l'article.

Je me faisais une reflexion dans le tram, en entendant un lycéen beugler dans son portable « mais j’en ai rien à foutre (…) ». On entend très souvent (ça doit être à la mode) des phrase comme « je ne juge pas« , « je m’en fiche« , « il ne faut pas juger » ou encore « tu n’as pas à avoir d’avis« …

Je me faisais une reflexion dans le tram, en entendant un lycéen beugler dans son portable « mais j’en ai rien à foutre (…) ». On entend très souvent (ça doit être à la mode) des phrase comme « je ne juge pas« , « je m’en fiche« , « il ne faut pas juger » ou encore « tu n’as pas à avoir d’avis« …

Il me semble qu’au contraire il est de notre devoir, en tant qu’être intelligent, de juger, de se faire un avis ou une opinion sur un maximum de chose. C’est un mécanisme relativement simple que de comparer une situation, une chose ou un être par rapport à notre propre système de référence. Par ailleurs, il me semble tout à fait naturel de porter un jugement ou d’avoir un avis sur quelques chose de nouveau (ou pas), sans parler de la fameuse « premiere impression » ; alors pourquoi s’en cacher ? Etrange paradoxe de constater qu’on condamne souvent ceux qui jugent…

Il est d’ailleurs même possible de juger par rapport à un système de valeurs extérieur à soi ! Imaginez un voyageur qui traverse de nombreux pays : il lui est tout à fait possible de juger si une chose est bonne ou mauvaise par rapport à la culture du pays dans lequel il est.

Il est évidement important de ne pas confondre »juger » et « condamner ». Un jugement n’a d’autre valeur que de concrétiser un avis, qu’il soit donné à autrui ou gardé pour soi.

Attention aussi à ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit : nous n’avons pas forcément un avis sur tout. Il est possible de « ne pas savoir » mais se cacher derrière des prétentions de non-jugement me semble franchement relever de l’hypocrisie.

Qu’en pensez-vous ? Je vous laisse juger…

Geek bordelais, féru de science, amoureux de technologies, mordu de SF, amateur de fantasy, épris de jeux en tous genre, adepte de réflexions diverses. Et j'aime le canard, aussi.

12 commentaires

  1. Je suis tout à fait d’accord.

    Et de faon général, on n’a même pas le choix. On juge automatiquement, instinctivement. Je pense qu’il est impossible de ne pas juger. Quand j’entends/vois quelqu’un « mal » se comporter (parler fort au téléphone en public, déranger, et autre), rien qu’en disant qu’il se comporte mal, j’ai jugé.

    C’est d’ailleur une notion beaucoup plus répandue dans les petites villes. Dans les grandes, l’anonymat fait que chacun peut mal se comporter sans que cela ait des conséquence sur sa vie. Et donc exprimer son jugement n’a que peu de valeur. Mais cette idée a évolué vers l’idée de « juger, c’est mal »

    C’est completement absurde. A la rigueur, on pourrait considérer que l’on a pas toujours à exprimer son jugement. Je pense que de nos jours on est beaucoup moins receptifs à la critique. On la prend immédiatement comme une attaque à notre personne, ce qui nous fait réagir aggressivement (moi même, je sais que je réagis mal à la critique sur le coup, même si après je reconnais que la personne avait raison (voila une part de moi que je voudrais ammeliorer d’ailleur)).

    Comme c’est ressenti comme une aggression, les gens cherchent à s’en protéger. D’où l’instauration de la loi « on n’a pas à juger »

    Sinon, pour revenir plus à la discution du droit de juger, il est vrai que l’on a rarement tout les éléments pour juger. Malgré tout, il y a des choses qui ne sont pas justifiable. Il peuvent être expliquée (c’est à dire décrire pourquoi la personne a agit comme ça), mais cela n’amène pas forcement une excuse.

    « Sa femme l’a poussé à bout, dans un accès de colère, il l’a tué ». Bon, je vois une explication, mais absolument pas de justification.

    Et je pense que de nos jours on confond explications et justifications. Les gens pensent que l’explication vaut une justification. On peut tout à fait imaginer de nos jour entendre quelqu’un qui a frappé un autre dire :

    « c’est de sa faute, c’est lui qui a commencé »

    Ce n’est qu’une explication : « il m’a énervé, je l’ai tappé » Mais pas une justification. Mais la personne qui dit ça a bonne conscience ca persuadé que son action était justifiée.

    Donc je pense que l’on peut juger, même sans connaître les circonstance. Crier sur quelqu’un est mal, quelque soit l’explication.

    Pour terminer, tu dis qu’un jugement ne fais que concretiser un avis. Moi je pense qu’avoir un avis, c’est déjà juger.

    En toute fin, je suis tout à fait d’accord avec toi, un jugement est tout à fait subjectif, c’est juste l’avis d’une personne. Il ne s’agit pas non de « condamner ». On sait que l’homme est ce qu’il est, je ne condamne pas forcement les parents qui crient parfois sur leurs enfants qui ont fait un grosse bêtise.

    Mais je juge cela mal, dans l’absolu

    Voila, c’était mon avis, un peu foutoir et pas organisé ^_^

  2. Tu dis : « C’est un mécanisme relativement simple que de comparer une situation, une chose ou un être par rapport à notre propre système de référence. »

    Oui et non. Parmi les choses que j’ai retirées de l’époque où je faisais des études de socio, il y a justement le danger bien connu des sociologues, des « sondages d’opinion » dont on nous assène de plus en plus. En effet, si ces sondages sont aussi peu fiables, c’est que trop souvent ils nous demandent de répondre à une interrogation qu’on ne s’est jamais posée, d’exprimer un choix qui ne préexiste pas au sondage. Demander donc à un boulanger s’il est pour ou contre telle loi modifiant les barèmes de prix des fleurs, à moins que son frère soit fleuriste il y a peu de chance qu’il réponde « en connaissance de cause ».
    Ceci bien sûr n’est qu’un exemple extrêmement pointu, mais autant sur des sujets très graves il est condamnable humainement de ne pas faire d’efforts pour se renseigner et se forger une opinion, autant on ne peut pas demander à quelqu’un d’avoir une opinion sur tout – ce qui serait extrêmement prétentieux !

    D’autant qu’un autre point me paraît avoir besoin qu’on l’éclaire : il existe de nombreux choix de vie qui sont personnels, inaliénables. Dire « je ne juge pas » lorsque quelqu’un vous décrit ses choix de vie, c’est aussi reconnaître sa liberté, lui concéder un espace privé. Toute la subtilité étant de savoir jusqu’où notre expérience, nos connaissances, et nos opinions, nous autorise à conseiller et juger autrui.

    Bref, attention à ne pas trop simplifier le problème…

  3. Mon cher Djo, je t’annonce officiellement que tu viens d’inaugurer sur mon blog le commentaire plus long que l’article ! lol

    Je me doutais que tu serais d’accord… Etrange !

    Il est clair que le jugement est instinctif (disons dans la grande majorité des cas, pour ne pas être absolu), et il me semble que le nier s’approche de l’hypocrisie.

    Je suis aussi d’accord là-dessus : on peut juger sans pour autant le dire, mais rien que pour avoir un avis personnel. Pour moi, un avis et un jugement sont pratiquement synonymes…

    Et de toute façon, dans la mesure ou l’objectivité absolue est impossible, on a jamais TOUS les éléments pour juger, et un jugement est toujours un minimum partial. D’autant plus si l’avis donné est (naturellement) formé à partir de son expérience personnelle.

    Pour la suite de ton commentaire, je suis entièrement d’accord : il y a une énorme différence entre excuse et explication ; or l’amalgame est vite et souvent fait.

    ^_^

  4. @ Darkpara :

    A mon avis, oui et non. Le fait d’interroger quelqu’un sur un thème auquel il ne connait absolument rien peut entrer dans le fait qu’il est possible de « ne pas savoir » comme je disais ci-dessus. Cela dit, ça peut aussi être l’occasion de se faire une opinion à condition de s’accorder un peu temps pour y réfléchir.

    Pour reprendre ton exemple du boulanger et des fleurs : même s’il n’est pas fleuriste, il doit lui arriver d’en acheter parfois pour sa femme. Ou de vouloir travailler un peu à son jardin, etc… Il est toujours possible de se faire un avis, au moins un minimum. Après, on pourrait donner un degré de « puissance » à un avis, suivant si on est concerné ou pas, si l’avis est tranché ou pas, etc…

    Hum… Pour la suite de ton raisonnement, je ne suis pas d’accord. Si quelqu’un t’expose son mode de vie, qui est radicalement différent du tiens, tu vas (à mon avis) forcément porter un jugement. Avoir un avis. Après, ne pas le lui donner, ou ne pas essayer de l’influencer ou de le convaincre de changer de mode de vie, là c’est le respecter. Ou encore, dialoguer du pour et du contre avec lui est aussi une forme de respect. Mais à mon avis, affirmer « je ne le juge pas », c’est surtout faux. 🙂

  5. @Darkpara.

    Désolé de m’allier à ekho, mais je ne suis pas d’accord avec la fin de ton commentaire.

    Pour moi, ne pas juger, ce n’est pas du respect.

    Prenons un exemple. J’ai un ami (bon, plutôt un bon camarade), qui a un avis totalement différent du mien concernant les femmes. Pour lui, la petite amie parfaite est super belle, pas forcement intelligente le laisse faire ce qu’il veut et l’admire. En gros, il veut quelqu’un qui ne lui procure que de l’aggrément. Une telle vision me choque. Donc plutôt que de m’enfermer dans un « je ne juge pas », je lui ai dit que je ne pensais pas comme lui, et je lui ai expliqué mon point de vue.

    Mais bien sûr, le but n’était absolument de lui dire qu’il avait tort. Au contraire, si il trouve une femme comme ça et que ça le rend heureux, alors il a tout à fait raison (j’ai tendance à penser que tout ce qui rend heureux est justifié). Pour moi, respecter ça va plus dans le sens de s’interesser (la discution) que de se désinteresser (« je ne juge pas »).

    Et en plus, au niveau relationnel, le fait d’avoir parler de ce genre de chose, qui sont très personnelles, et malgré nos avis completement divergent, cela nous a rapproché.

    Je connais une autre personne qui ne s’interesse aux femmes que si elles sont dessinées dans des mangas. Je pense, personnellement qu’il se trompe et qu’il s’en rendra compte un jour (c’est mon « jugement » si tu veux). Mais j’espère que je me trompe et qu’il sera heureux, car c’est une personne autrement très entière et très interessante, que je respecte.

    Mais bon, il faut croire que l’art (voir même simplement l’envie) du dialogue se perd de nos jours (voila, je me mets à radoter XD)

    @Ekho, ouais, j’ai le commentaire le plus long ! Ca me donne droit à quoi ?

  6. @Lyr : Ben, tu as gagné mon estime ? Non, je rigole… Mon estime, tu l’as déjà depuis bien longtemps. 😉

    Sinon, je n’ai rien à ajouter à ton commentaire. Sauf peut-etre quand tu dis que « tout ce qui rend heureux est justifié » : je ne pense pas qu’on puisse justifier le fait qu’un bourreau soit heureux en torturant des gens. Mais là n’est pas le débat (si mes souvenirs sont bons, je dois avoir un article sur le fait d’être heureux).

    PS : un garçon qui ne s’interresse qu’aux filles des mangas ??? C’est plutôt étrange, non ? De confondre personnes réelles et simple dessin…

  7. Ben en fait, c’est une question de croyance.

    Je ne crois pas qu’un bourreau puisse être fondamentalement heureux en tuant des gens. Car soit il est « sain », et cela ne le rendra pas, soit il a un passé et un psychisme torturé lui aussi, auquel cas il n’est pas heureux. Mais ce n’est que mon point de vue, qui n’engage que moi.

    Reformulons alors : tout ce qui rend heureux sans écraser les autres me semble justifié.

    Pour le garçon en question, il ne confond absolument pas : avoir un couple ne l’interesse absolument pas. Ca, c’est d’un coté. Et de l’autre coté, il apprécie beaucoup les femmes dans les mangas (et je ne parle pas de manga érotique, non, de simples mangas normaux). Ce sont plus ou moins deux choses séparées. Il n’y a aucune confusion. Il ne souhaite pas que ses personnages se matérialisent. Il est très bien tout seul avec ses passions et ses amis qui patagent les même passions
    Mais sinon, oui, ça fait plutôt étrange.

  8. Il me semble qu’il y a une différence entre « avoir une opinion » et « juger ». La notion de « jugement » se réfère à la notion de Bien et de Mal, ce qui n’est pas forcément le cas avec une simple opinion.

    Et puis, on peut avoir un avis, un opinion, voire un jugement sur un acte, un principe, une loi, etc. Mais je ne crois pas que nous ayons juger les personnes : de quel droit ? Ce sont les actes d’un individu que l’on peut condamner s’ils nous semblent mauvais, non l’individu ; de la même façon qu’un professeur ne juge pas un élève mais seulement son travail.

  9. Chere Aude ! Ca fait plaisir de te voir par ici…

    En ce qui me concerne, je ne fais pas de différence entre « juger » et « donner un avis ». Pour moi, juger ne se rapporte pas forcément au Bien et au Mal. Ou plutot si, mais de la même façon qu’un avis. Donner son avis sur quelque chose, c’est aussi le juger positivement ou négativement, tu ne penses pas ?

    De même, un professeur va forcément avoir un avis sur chacun de ses élèves. Et c’eszt d’ailleurs là le plus difficile pour lui il me semble : mettre son jugement/avis personnel de coté pour n’évaluer que le travail… 🙂

  10. Excusez-moi d’essayer encore de tenir mes positions, mais…
    Bien entendu que si on parle de mécanismes psychiques, dans ce cas n’importe quel être humain, qui passe son temps (involontairement, ou du moins inconsciemment) à tout ramener à lui, « juge » en permanence.

    Mais cela l’autorise-t-il à clore son opinion ? Ce qui me gène dans le fait de « dire ce qu’on pense », et ce qui explique que beaucoup prétendent que « juger, c’est mal », c’est la dimension de VERDICT. Dire « je ne juge pas » ne signifie pas « je suis incapable et serai toujours incapable d’avoir la moindre opinion là-dessus » – cela signifie juste ; « j’accepte de ne pas m’en tenir à ma première impression, de mes pré-notions, de mes préjugés ». C’est l’attitude nécessaire pour se mettre en position d’aller vraiment à la rencontre d’autrui, quelle que soit la distance culturelle, sociale, ethnologique qui nous sépare. Pour ceux qui ont fait un peu de philo, c’est le seul moyen de ne pas s’engager dans la « dialectique du maître et de l’esclave » qui, selon Hegel, pousse chacun d’entre nous, lorsqu’il est confronté à autrui, à essayer de prouver à l’autre que notre être à plus de valeur, que l’on est plus « individu » que lui…

    Emettre un jugement, une opinion, ce n’est pas forcément condamner comme vous dites, mais c’est s’enfermer soi-même dans une position de pensée. Certes on dit communément « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », mais pourtant il est évident que quelqu’un qui revient sur ses jugements sans arrêts perd toute crédibilité.

    Dans le cas d’un désaccord profond avec un ami, il est tout à fait possible de discuter, de signifier un désaccord partiel, sans pour autant énoncer explicitement des verdicts, qui seront nécessairement formulés comme des principes, et ne peuvent mener qu’au dialogue de sourd.

    Précision ultime : bien entendu le coeur du débat ici ne concerne que des sujets amoral, c’est à dire des faits ou opinions qu’on ne peut pas juger OBJECTIVEMENT en termes de « bien » ou de « mal », mais seulement subjectivement. Sur ce point je suis assez kantien : la morale n’est pas une affaire d’opinion – seule l’éthique l’est, qui touche aux points moralement flous. C’est ce qui fait la force par exemple de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui contrairement à ce que certains veulent nous faire croire n’est pas une « valeur » de la civilisation occidentale (européenne), mais l’énoncé de principes qui transcendent toutes les cultures.
    Donc, effectivement, sur les points réellement moraux, expliquer ne justifie jamais. Mais le problème moral n’est pas partout, heureusement, c’est ce qui fait que chaque homme peut prétendre être libre. Tous les choix que l’on est amené à pouvoir juger ne se posent pas forcément sous l’aspect de « justifiable » ou « injustifiable ». C’est pourquoi je maintiens, non que « juger c’est mal », mais que réserver son jugement, s’autoriser à douter, même si les certitudes sont bien plus rassurantes, est loin d’être une paresse intellectuelle condamnable…

  11. Pour moi, il y a une différence entre « avoir un avis » (ou une opinion) et « juger ».

    « Avoir un avis » a un sens plus large. Je peux par exemple avoir une opinion positive sur un film et le préférer à un autre. Si quelqu’un d’autre préfère le second film au premier, cela n’est pas contradictoire avec mon opinion, c’est tout simplement qu’il n’a pas les mêmes goûts que moi.

    En revanche, le « jugement » est censé être absolu, et se réfère à une notion de Bien et de Mal. Si je juge qu’une loi est mauvaise, ce n’est pas une question du goût personnel. Donc si quelqu’un d’autre juge la même loi bonne, je peux bien sûr respecter son opinion, mais je suis logiquement obligée de penser qu’il a tort, puisque son opinion (qui est ici un jugement de valeur) est contradiction avec la mienne.

    Pour ce qui est de mon exemple du professeur, il a sans doute un avis sur ses élèves s’il les connait un peu. Ce que je voulais dire, c’est que lorsqu’il écrit une note sur une copie, cette note quantifie le travail de l’élève non la valeur de l’élève lui-même. Et non, je ne crois pas que l’on soit en position d’émettre un jugement sur une personne. Seulement sur ses actes. Ou alors juger des idées, des lois, des concepts.

    Pour reprendre l’exemple de Djo avec l’homme qui assassine sa femme, il est évident que son acte est condamnable, abominable. Mais suis-je en droit pour autant d’en déduire que cet homme est abominable ? Non, je ne crois pas. L’acte l’est clairement mais je n’ai tous les éléments pour juger l’homme et ne ne les aurait jamais. Je ne sais pas non plus ce qu’il va faire après son crime, s’il va le regretter toute sa vie, s’il va tenter dans une certaine mesure de se racheter.

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