Comparaison

Cet article a été publié il y a 15 ans. Son contenu est sans doute daté, tant sur la forme que sur le fond... Toutefois, cela n’empêche pas d'échanger à son propos. N'hésitez donc pas à vous exprimer en commentaires à la fin de l'article.

Tristes constations réalisée pendant que je faisais trois courses dans le supermarché du coin.

Hier, je suis donc allé faire quelques courses dans le supermarché du coin. A l’entrée de celui-ci, j’ai eu la surprise de constater une publicité comparative comme jamais. Deux caddies étaient présents, contenant des produits identiques et mentionnant le magasin où avaient été réalisés les achats. Bien entendu, le caddie qui contenait des produits provenant du-dit supermarché (dont l’initiale est « L » et que nous appelleront L1) présentait un ticket de caisse de valeur inférieure à celui du second caddie (contenant des produit achetés chez le concurrent, dont l’initiale est aussi L, et que nous nommerons L2).

Une note indiquait que cela avait été réalisé sous le contrôle d’un huissier, et détaillait les conditions dans lesquelles la publicité comparative est autorisée… Après vérification, à ma grande surprise, cette pratique est autorisée en France depuis 10 ans par l’article L.121-8 du Code de la consommation. Cependant, il y ait fait allusion à des notions « d’objectivité » et de « loyauté » qui me semblent largement interprétables.

Par ailleurs, L1 annonce haut et fort que les produits sont donc (suite à sa pub comparative) moins chers que chez L2, mais cela ne prend bien sûr pas en compte la politique de L2, qui (entre autre) rembourse n’importe quel produit sans poser de question (je n’ai pas réussi à trouver si L2 fait le « remboursement de la différence » ; certains l’affirment).

L’histoire ne s’arrète cependant pas là !

En effet, très interloqué, j’ai voulu prendre cela en photo avec mon téléphone portable. Un vigile s’est alors précipité vers moi, m’indiquant que les photographies étaient interdites. Notez la liberté. Surpris, j’ai donc rangé mon appareil, tandis qu’il me précisait que les apparails photos et les caméras étaient interdites. Je n’ai pourtant pas manqué de lui désigner la caméra de vidéo-surveillance qui était en train de nous filmer. La politique de L1 est donc « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais » : bravo l’égalité. Avec la comparaison (au slogan aggressif) avec un concurrent, on a la fraternité. Le compte est bon ; et on est dans le ton des publicités soi-disant engagées de L1…

Cette fois-ci, cependant, après recherche sur internet, je n’ai rien trouvé qui interdise effectivement la prise de photographies dans un supermarché ! Par esprit de contradiction, j’avais quand même pris la photo ci-dessus ; heureusement que les vigiles quincagénaires ne sont pas familiers des dernières technologies (j’ai d’ailleurs volontairement pixélisé le visage de celui-ci).

Et pour en revenir à la comparaison : au final, sur un achat-exemple de 50€, la différence était de 2€…

Geek bordelais, féru de science, amoureux de technologies, mordu de SF, amateur de fantasy, épris de jeux en tous genre, adepte de réflexions diverses. Et j'aime le canard, aussi.

12 commentaires

  1. Les publicités comparative sont effectivement autorisée depuis 10 ans, je me souviens du moment où c’est passé. Au final, ça reste assez peu utilisé, car comme tu l’as dit les notions d’objectivité et de loyauté sont assez vague, donc si l’affaire est portée devant la justice, c’est le juge qui interpretera la loi.

    Cependant, typiquement, cela autorise des comparaison "objectives". J’en ai vu quelques une pour les téléphones portable, qui comparait deux abonnement téléphoniques concurrents qui offrait les même temp de communication.

    Mais tu remarquera que maintenant, c’est dur de trouver deux forfait identiques chez des boites différentes. Donc on voit plus de pub de ce genre, car la comparaison ne peut plus se faire (ils sont malin, hein ?)

    Quand à l’abus du vigile, c’est courant. Remarque, il était peut être de bonne foi. Même les flics font ce genre d’abus, et à moins d’être super calé et de connaître la loi, tout le monde obéis. Parceque personne ne connait la loi.

    Et que le vigile ne risque rien. Si tu range ton appareil sans rien dire, il a gagné. Si tu insiste et que tu lui démontre par A + B que tu as le droit, au pire, tu ne fera que … quelque chose que tu as le droit de faire. quand à porter plainte… (Monsieur, il a pas voulu me laisser faire une photo! …)

    Bref, il faudrait se renseigner sur toutes les lois, mais c’est bien dur…

  2. Revoilà Ekho en mode journaliste 😉
    Effectivement les manières des vigiles de ce supermarché L1 sont à améliorer. Ce qui m’aurai intéressé personnellement dans ce caddie, c’est les produits qui entrent dans la comparaison. Parce que c’est facile de faire une comparaison sur des produits que les gens n’achètent jamais.

  3. En l’occurence, c’est bon à savoir : a priori, rien n’interdit de prendre des photos dans une grande surface.

    @ Fufu : de ce coté là, ils étaient réglos. C’était des produits communs (alimentation de base, produits ménagers, hygiéniques, etc…)

  4. Pas forcement. tu as regardé où pour te renseigner ?

    Tu as lu le reglement du magasin ? C’est une proprieté privé à la base, donc je suppose qu’ils ont le droit de mettre ce genre de mesure dans le règlement.

    Il faudrait être un expert pour pouvoir trancher, malheureusement…

  5. Ben, à partir du moment où c’est ouvert au public, on ne peux pas considérer ça comme un espace privé, si ?! Sinon, n’importe qui pourrait ouvrir un espace pour tout le monde, mais en dictant n’importe quelle règle…?

  6. Tu ne peux pas dicter n’importe quelle règles je suppose, il y a des limites.

    Mais ouvert au public ne veut pas dire lieu public. Le batiment appartient à l’entreprise qui dirige le supermarché. C’est un lieu privé, car il n’est pas publique (il n’appartient pas à l’Etat, mais à une personne physique ou morale).

    Et tu sais, il y en a bien qui ouvre des espaces pour tout le monde en dictant des règles, comme la tenue vestimentaire, l’obligation de consommer, le paiement d’un droit d’entrée, …

    Après, personne ne t’oblige à rentrer dans ces lieu et à te plier à ces règles.

    Ceci dit, je suppose que la marge de manoeuvre est tout de même limitée et que des lois l’encadrent, mais bon …

  7. "tout le monde obéis"

    => En effet tout le monde obéit parce que personne ne veut d’ennuis.

    Je trouve que depuis qu’on parle de pouvoir d’achat, les industriels et la distribution se foutent ouvertement de la gueule des gens. C’est plus que flagrant sur certaines pubs.

    Pour les règles du lieu privé mais ouvert au public, il faudrait être expert pour trancher, et nous n’avons pas le temps de le devenir (enfin ceux qui ne travaillent pas dans le droit) alors on laisse faire…

  8. Bon, en tant que futur-professionnel de l’image, j’ai vu quelques vagues cours là-dessus, alors…

    Hm, Hm…
    En fait, le problème est que le "droit à l’image" n’est pas l’objet d’une loi, seulement de jurisprudences. Du coup, c’est déjà assez compliqué comme ça, en général on ne prend en compte que les photos ou films destinés à une grande diffusion, i.e faits par des professionnels. Mais avec internet, ça floute les pistes…
    Tout d’abord, il importe de savoir si la photo contient ou non des individus. Et si j’en juge par ta photo "caméra cachée" dans cet article, c’était le cas.
    Or, pour avoir le droit de photographier qui que ce soit, que le visage soit ou non visible, il est obligatoire de faire remplir par cette personne une autorisation exprès (i.e par écrit), rédigée de manière suffisamment précise pour que l’intéressé atteste savoir l’utilisation qui sera faite de la photo.
    Vous allez me dire, dans ce cas tous les journalistes TV sont en tort : non, car il y a deux exceptions : les personnes ayant une vie publique, et les personnes liée fortuitement à un événement d’actualité.
    La loi est plus floue pour les lieux. En théorie, il est permis de fixer l’image d’un groupe de personnes sur un lieu public sans demander d’autorisation à condition que l’image ne centre pas l’attention sur l’une ou l’autre d’entre elle, mais sur le lieu lui-même (exemple : touristes devant un monument).
    Pour les lieux, sans tenir compte des personnes, c’est plus vague. En effet, on a d’une part le droit à l’image, qui s’étend du propriétaire jusqu’à ses possessions.
    Mais attention ! Certains bâtiment ou paysages artificiels sont en plus protégés par le droit d’auteur : notamment, tout bâtiment conçu par un architecte (il est ainsi interdit de photographier sans payer de droits les immeubles de La Défense, ou la Tour Eiffel de nuit – parce que l’éclairage de cette dernière est protégé par EDF).

    On va s’arrêter là, mais dans le cas d’un supermarché, il n’est pas impossible qu’il y ait des nuances supplémentaires : en tant qu’entreprise soumise à concurrence, il peut y avoir des protections contre "l’espionnage industriel" (enfin, son équivalent dans le tertiaire) : en photographiant on "vole" les techniques de présentation des produits et de merchandising…

    Bref, tout ça pour dire que Lyr n’a pas tout à fait raison, en préconisant de résister : car c’est une réaction assez typique des agents de sécurité, dans ces cas là, de confisquer ou plutôt même détruire sous vos yeux la pellicule / la carte SD… (et je parle en connaissance de cause).

  9. @Dark Para : « futur-professionnel de l’image », est-ce que tu peux préciser ? Tu t’orientes vers quoi exactement ?

    Pour en revenir à la publicité comparative, c’est vrai que ça semble assez désagréable comme pratique. D’un autre côté, ça me paraît plus intelligent et constructif qu’affirmer d’un air péremptoire que le dentifrice Viensavecmoi fait les dents plus blanche ou que le navigateur internet Nickel est plus rapide (que quoi ? on sait pas).

  10. Perso je ne trouve pas ça mal la pub comparative, tant qu’elle reste relativement objective (enfin, pas plus mal que la pub "normale")

    Moi ça me fait toujours rire aussi ces "lave 4 fois mieux"

    Surtout quand tu sais que ce sont les rois pour exprimer le maximum d’avantage des informations qu’ils ont, tu peux être sûr que le truc utilisé pour faire la comparaison ne doit pas être bien luisant pour qu’ils en le cite pas.

    Pour ma part, dans cette pub où j’ai entendu "lave 4x mieux", je suis persuadé qu’il s’agissait d’une comparaison avec la même chose sans la lessive XD Car ça aurait été vis à vis de leur produit précédent, ils auraient dit "nouvelle formule", et si c’était un test avec huissier contre une autre marque, ils l’auraient dit aussi.

    Donc je suis content de savoir qu’avec leur lessive ça lave mieux que sans !!

  11. (@Eldermê : je suis en école de cinéma. Et oui, y a des gens assez fous pour vouloir devenir intermittent du spectacle malgré le krach boursier grondant dans le ciel…)

Répondre à Fufu

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

The maximum upload file size: 10 Mo. You can upload: image, document, spreadsheet, text, archive. Drop files here

Post comment