Justice pour "Waterworld"

Last modified date

12 commentaires

7 minutes de lecture

Cet article a été publié il y a 15 ans. Son contenu est sans doute daté, tant sur la forme que sur le fond... Toutefois, cela n’empêche pas d'échanger à son propos. N'hésitez donc pas à vous exprimer en commentaires à la fin de l'article.

Envie soudaine de revenir sur ce film, datant de 1995, et carrément culte pour moi. De quoi le découvrir ou le redécouvrir, le tout assaisonné de quelques détails que vous ne connaissiez sans doute pas…

Avez-vous vu le film de Kevin Costner intitulé « Waterworld » (sorti en 1995) ?! Dans un cas comme dans l’autre, je vous propose un retour sur ce film, qui cache de nombreuses choses…

Avant d’aller plus loin, je préfère pour présenter un rapide résumé (ou rappel) du film : dans un lointain futur, suite à un cataclysme imprécisé, les glaces des pôles ont fondu. Le niveau des eaux à monté et la Terre est désormais entièrement recouverte d’eau. Les rares humains survivants se sont adapté comme ils ont pu. Certains se sont regroupés en atolls artificiels pacifiques, construits à partir de débrits d’un lointain passé ; d’autres, au contraire, forment des bandes de pirates utilisant d’antiques engins à moteur. D’autres encore vivent en solitaires à bord de navires à voile ; parmis ceux-là, certains humains ont muté et ont développé des ouies, leur permettant de respirer sous l’eau. Le personnage principal du film est l’un d’entre eux. Vivant une existence solitaire et faisant parfois du commerce, sa vie va basculer lors qu’il va entrer dans un atol où vivent Helen et sa fille adoptive Enola. Cette dernière a été trouvée toute petite dans une capsule flottante, et l’étrange tatouage présent sur son dos serait (selon certains) une indication pour trouver Dryland, la mythique dernière terre non-immergée…

Décrite ainsi, l’histoire a de quoi faire réver, non ? Pour ma part, c’est clairement l’un de mes films cultes (et d’ailleurs, je suis en train d’écrire le présent article alors que je ne l’ai pas revu depuis de nombreuses années).

Si l’histoire en elle-même n’est pas vraiment transcendante d’originalité, le contexte l’est clairement ! Filmer un monde post-apocalyptique entièrement aquatique est un réel défi et l’équipe du film l’a relevé avec brio. Les décors sont réellement remarquables : qu’il s’agisse de l’Atoll, du bateau du héros, des immenses étendues d’eau, de la base des smokers (les pirates)… Le tout est impressionnant tout en restant tout à fait crédible.

Comme les décors, les costumes sont léchés jusqu’au moindre détail. Là aussi, l’impression de survivant après l’apocalyspe dans un déluge est vraiment bien retranscrite.

Les effets spéciaux sont irréprochables. Bien que datant d’une petite quinzaine d’années, les scènes sont toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Quand je parle d’effets spéciaux, il s’agit principalement de scènes de batailles aquatiques (peu d’images de synthèse, il me semble) mais aussi de séquences sous l’eau ou dans les airs.

La bande originale (signée de James Newton Howard) est elle-aussi très réussie ! On notera notament le thème du trimaran (« Slide for Life »), le thème du discours du Diacre (« Deacon »s speach ») ou encore le thème d’intro.

Vous l’aurez donc compris, le film en met plein la vue, au sens le plus large. Et si l’histoire n’est pas follement originale, elle reste tout à fait honorable et prennante. Les rebondissements sont de mise, l’histoire globale est plutot sombre, suivant ces quelques poignées d’humains survivant comme ils le peuvent, certains sans plus aucun espoir, tandis que d’autres rêvent de la mythique Dryland…

Concernant les acteurs, il y a du bon et du moins bon. Kevin Costner joue parfaitement le marin solitaire et évitant au maximum les humains, étant lui-même un « mutant ». Denis Hooper, habitué des rôles de méchant, joue ici le chef des Smokers ; une légère tendance au cabotinage, mais il a élevé la simulation de la folie au rang de l’Art et cela donne d’excellentes scènes. Jeanne Tripplehorn (« Helen ») a une prestation nettement moins bonne, servant principalement de faire-valoir à Costner. Enfin, Enola (jouée par une certaine Tina Majorino) reste crédible sans être vraiment convainquante…

Voilà donc un film que je vous conseille sans hésitation. Et pourtant, une question demeure : pourquoi un tel titre pour cet article ?!

Il faut savoir que « Waterworld » est généralement considéré comme un très mauvais film, doublé de l’un des principaux flop d’Hollywood (ça, en revanche, c’est tout à fait vrai).

A l’époque de sa sortie, Waterworld fut le film le plus cher de l’histoire du cinéma. Cela est en partie due à de nombreux problèmes lors du tournage (tempètes tropicales, exigences démesurées des acteurs, incendies des décors, procès sur les conditions de tournage…). En plus de cela, de profonds différents opposaient Kevin Costner (l’acteur principal) et Kevin Reynolds (le réalisateur) concernant le scénario. Le premier tirait plutot vers le film d’action, tandis que l’autre tirait plus vers la romance. A en juger par le résultat, c’est Costner qui semble l’avoir emporté, et j’ai envie d’ajouter « tant mieux ! ».

En plus de cela, il semble que le ‘marketing officiel’ du film annonçait un « Mad Max aquatique ». Pour ma part, je n’ai jamais vu « Mad Max » et je ne pourrai donc malheureusement pas approfondir cet axe dans mon article. Mais on peut facilement critiquer cette politique de pub, qui a logiquement entrainé un accueil du film comme une vulgaire copie d’un classique de la Science-Fiction…

Bilan de cela, la critique a descendu le film dés sa sortie, arguant des arguments ci-dessus (budget faramineux, conditions de tournage déplorables, scénario copié…). Conséquence évidente, le film n’a fait que peu d’entrées, creusant d’autant la différence entre coùts et recettes, et créant de ce fait un argument de plus pour rabaisser le film.

Pour ma part, je trouve cela vraiment dommage. Je n’ai pas eu la chance de le voir au cinéma à l’époque mais je l’avais vu en cassette VHS quelques années plus tard. Et n’ayant pas connaissance de toute cela, j’avais vraiment adoré le film et pour moi, il fait clairement partie des classiques.


La bande-annonce d’époque

C’est d’autant plus dommage que l’univers du film regorge d’énormément de détails qui auraient pu être approfondi, dans un deuxième opus par exemple…

En effet, la fin du film contient une ouverture évidente pour une suite. Que vont-ils faire maintenant ? Les humains peuvent-ils batir une nouvelle civilisation ? Helen est-elle enceinte ?

Dans le films, les ennemis sont une bande de pirate appellé les « smokers ». Mais dans une scène, le personnage principal cite aussi des « sliders » comme étant probablement un autre type de pirates. Toutes les hypothèses sont ouvertes : pirates semblables aux smokers (le terme « smokers » fait clairement référence aux engins à moteur des-dit pirates) ? Ou bien le terme de « sliders » fait-il référence à un autre moyen de locomotion ?! Quoi qu’il en soit, ils aurait tout à fait pû tenir le rôle de nouveaux ennemis dans un second opus…

En dehors de cela, de nombreux détails peuvent éveiller la curiosité. La voix off au début du film et la bande-annonce semblent dire que la montée des eaux a été un phénomène long. Pourtant, les nombreux débrit que l’on voit dans le film, et la référence d’Helen à un grand déluge font plutôt penser à un cataclyme. Alors, que s’est-il vraiment passé ?

On voit aussi à plusieurs reprises des traces de croyances des humains (« le Monde a été créé dans un déluge« ). Ils semblent croire que le monde est une immense boule d’eau et ignorent qu’il y a de la Terre (et donc des vestiges) au fond de l’océan. Il aurait été, là aussi, interessant d’approfondir…

Et qu’en est-il des mutants ? Le personnage principal semble dire qu’il est le dernier de sa race. C’est assez étonnant car on aurait plutôt tendance à le voir comme une adaptation de l’humanité à la vie sur l’océan ; d’ailleurs, il est nommé « Itius Sapiens » par un vieillard à un moment donné. Est-il alors réellement le dernier ? Si oui, pourquoi sa race a-t-elle disparu ? Y a-t-il eu une chasse des mutants par les humains (comme on pourrait le croire au vu de la réaction des humains de l’Atoll quand ils découvrent sa nature mutante) ? Et d’ailleurs, comment peut-il être si sûr qu’il est le dernier ? Et s’il avait plutôt menti pour protéger les siens ? Dans ce cas, là encore, il y aurait eu matière pour un second opus… Par ailleurs, d’où vient sa mutation ? Naturelle ou conséquence de radiations ?

Il est aussi dit que les pôles de la Terre se sont inversés. Comment le sait-il ? Pourquoi ?

Qu’en est-il aussi de la nouvelle faune qui semble peupler l’unique océan recrouvrant désormais la Terre ?

Comme vous le voyez, l’univers de Waterworld a été conçu très riche, et il est dommage que sa mauvaise réputation empèche tout approfondissement…

Vraiment ?

En réalité, si je fais cet article maintenant, ce n’est pas vraiment pour rien. En effet, un nouveau DVD de Waterworld est sorti aux USA… en version longue ! 40 minutes (initialement prévues pour la télévision) y ont été ajoutées, soit près de 30% du film !!! Après quelques recherches, ceux qui l’on vu affirment que les scènes en plus nous en apprennent davantage sur les personnages, éclaircissent certains points du film, et ajoutent même un petit plus à la fin du film.

J’espère donc pouvoir voir cette nouvelle version un de ces jours. Qui sait, peut-être répond-t-elle à certaines de mes interrogations ci-dessus…


Affiche de la version longue

Geek bordelais, féru de science, amoureux de technologies, mordu de SF, amateur de fantasy, épris de jeux en tous genre, adepte de réflexions diverses. Et j'aime le canard, aussi.

12 commentaires

  1. AH AH AH géniaaaal l’arno, ca mdonne envie dle revoir, et il mtarde de voir c 40min oé!!
    je tiens à rajouter que ce film soulève vraiment une ambiance, tout une atmosphère prenante (genre le grand bleu) , c’est carrément énorme… as tu déjà senti la vibration du monde…c’est parce que tu n’te tais jamais et que tu fais un boucan d’tout les diables…
    voilà voilà, ben préviens aussi quand tu l’as, sur ce…
    SMOOOOOOOOOKKKEEEEEEERSS!!

  2. lol !

    Autant j’ai encore bien les scènes en mémoire, autant j’avais zappé les répliques ! "La vibration du Monde" : énorme ! 😀

    Bon, ben dés que je le trouve, on se fait une soirée DVD, c’est obligé…

  3. Hm… je viens de m’apercevoir que mon commentaire sur ce (vieil) article n’était pas passé – la faute à mes gros problèmes de connexion au net ces temps-ci, ça plante tout le temps…
    Alors, qu’est-ce que j’avais marqué déjà ? Ah ! oui… Primo, je trouve en effet que ce film n’est pas "si mauvais", parce que pour un film d’action, le background est non seulement développé, mais cohérent (même si effectivement le destin des Ictius sapiens reste un mystère, disparus de la Terre aussi vite qu’ils y étaient apparus… Une théorie cependant : la disparition n’est pas forcément le signe d’une dégénérescence, ou d’une extermination, mais peut aussi signifier une évolution plus poussée encore, éloignant encore plus les descendants de l’homme…)
    Par contre, je ne suis pas du tout d’accord avec toi sur un point : ce film n’appelle pas de suite ! Surtout pas ! Soit ce serait un bête remake (on prend les mêmes et on recommence, avec un nouveau méchant, et une nouvelle quête, par exemple la découverte que l’île qu’ils ont trouvé n’est pas encore Dryland, territoire beaucoup plus vaste… Bref, quelque chose dans la veine de ce qui pour moi est le plus gros reproche à faire aux Jurassic Park : une nouvelle île par opus…), soit ce ne serait plus un film d’action (la colonisation de Dryland) – or on saute pas comme ça d’un genre à l’autre, car il faudrait changer aussi bien d’acteurs que de réalisateur… Alors autant ne pas appeler ça une suite (à la rigueur un spin-off, mais vu l’échec commercial qu’a été waterworld, autant refaire un truc presque pareil sans s’appuyer sur la licence…).

  4. D’après toi, le persnnage principal pourrait être un chainons entre les humains et une autre race non montrée dans le film ?! Un peu tiré par les cheveux, mais pourquoi pas…

    Dans mon idée, ça ne serait pas un remake, mais bien une suite (histoire différente, mais univers identique), racontant une nouvelle histoire mais apportant aussi des détails aux questions laissées en suspens par le premier opus. La colonisation de Dryland serait une bonne idée à mon avis : rassembler les humains, défendre Dryland contre d’autres types de pirates, etc… Waterworld est DEJA un film d’action, donc ça ne me choquerait vraiment pas.

    Chjanger le réalisateur, peut-être, mais pourquoi l’acteur ?!

  5. Lis moins vite, Ekho… Justement, j’ai dit que c’était un film d’action, et que la colonisation de dryland ne pourrait pas l’être (un film d’action exige un héros unique, ou en tout cas une petite équipe, alors que ce que tu propose comme suite aurait une dimension beaucoup plus politique, beaucoup plus SF…)
    Et puis, répondre aux questions laissées en suspens n’ai pas forcément une bonne idée (à moins d’en posée d’autres) : un univers dont on sait tout, un cosmos fermé, et toujours bien plus décevant, car forcément simpliste, par rapport à un univers qui laisse une part de mystère…

  6. Effectivement, mea culpa. J’avais lu "ce serait plus" (dans le sens "inverse de moins") au lieu de "ce ne serait plus" (dans le sens "plus du tout").

    Effectivement, la colonnisation aurait une envergure plus large que le premier opus, mais on peut aussi le traiter de 1000 manière différentes. Par exemple, Starwars 4, 5 et 6 traite de la chute d’un empire galactique en 7h, et d’un point de vue en particulier (en effleurant à peine les différentes dimensions politiques). Moi, je maintiens que c’était jouable…

    Par ailleurs, dans mon esprit, il s’agissait bien de répondre aux questions tout en en posant d’autre, histoire de garder l’univers "ouvert".

Répondre à Dark Para

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

The maximum upload file size: 10 Mo. You can upload: image, document, spreadsheet, text, archive. Drop files here

Post comment