Quotas sur les PV

Cet article a été publié il y a 15 ans. Son contenu est sans doute daté, tant sur la forme que sur le fond... Toutefois, cela n’empêche pas d'échanger à son propos. N'hésitez donc pas à vous exprimer en commentaires à la fin de l'article.

Saviez-vous que la police à un objectif de PV à réaliser à tous prix ? Eh oui, c’est complètement idiot, mais c’est pourtant vrai…

Et oui, vous avez bien lu.

La police a maintenant des quotas de PV à réaliser chaque année. Ce n’est pas vraiment une nouveauté, mais c’est la première fois que l’un d’entre eux témoigne et dénonce la chose directement.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Et bien cela veut dire que le pauvre fonctionnaire est obligé par sa hiérarchie de réaliser X verbalisations dans l’année. Pour cela, il va bien sûr devoir se placer à des endroits stratégique pour « aligner » les automobilistes, par exemple. Exit, aussi, toute flexibilité en fonctions des conditions qui ont pu contraindre un usager à se retrouver dans une situation hors-la-loi : PV, PV, PV !

Pire, cela signifie aussi qu’en cas d’objectifs non-atteints, le-dit fonctionnaire se retrouvera pointé du doigt !

Vous imaginez la stupidité de la chose ? Il faut absolument trouver des personnes à verbaliser ! Et s’il n’y en a pas (assez) ? Tant pis, débrouillez-vous !

C’est tout aussi stupide que les objectifs d’appels traités, à la hotline internet à laquelle j’ai travaillé pendant 3 ans : dépanner 6 clients par heure. Oubliée, donc, la fonction première qui est avant tout de dépanner : il faut faire du chiffre !

Source : Ouest France

Geek bordelais, féru de science, amoureux de technologies, mordu de SF, amateur de fantasy, épris de jeux en tous genre, adepte de réflexions diverses. Et j'aime le canard, aussi.

10 commentaires

  1. Il arrive parfois qu’il y ait des régles qui semblent stupides, mais qui finalement marchent… mais j’avoue que celle là, je n’arrive pas à la saisir. Cette régle pousse peut-etre les flics à étre vigilants, mais il ne pousse certainement pas le citoyen à étre plus honnéte

  2. Bof, bof, ça revient à utiliser une voiture banalisée.

    Je sais pas, ça vous choque qu’ils se cachent pour mesurer les vitesses ? Vous voulez pas non plus un gros panneau avec marqué "attention, dans 100m, vous allez être contrôlé"

    Je suis d’accord que les quotas, ça peut paraître bizarre, mais c’est aussi une façon de donner des objectifs chiffrés. Et ça marche dans les deux sens : ça fait qu’ils sont attentifs pour mettre des contraventions, mais ça fait aussi qu’ils ne vont pas en mettre 100 par jour. Imaginez qu’il n’y ai pas de quotas, mais qu’on juge quand même la qualité d’un agent (sa vigilance) à son nombre de contraventions misent. Vous imaginez l’enfer ?

    Je pense que comme beaucoup de choses (la république, le RMI, et… oh, la liste est bien trop longue), les quotas ne sont pas la panacée, mais ils sont un moindre mal trouvé pour donner des "limites" (dans un sens ou dans l’autre).(Ca me fait penser à la BD l’agent 212 (je crois que c’est le nom), qui relate de façon humoristique la vie de policiers caricaturaux. Dans une des planche, il est pris d’une frénésie de verbalisation, et il épuise son carnet en quelques instants XD)

    Pour la hotline, je suppose que c’est pareil aussi. Je sais que certains serait tout prêt à faire la causette pendant des plombes avec un client sympathique. Ça permet aussi aux employés de savoir où ils se situent par rapport aux attentes qu’on a d’eux. Ça pose des objectifs non subjectifs, et donc relativement impartiaux.

    @Sentinel : l’idée derrière, c’est que si les gens sont plus contrôlés, ils feront plus attention, par "peur". C’est pitoyable de devoir en arriver là pour faire respecter les lois, que les citoyens devraient comprendre et respecter d’eux même, mais bon, l’espèce humaine étant ce qu’elle est …

    En bref, je trouve que c’est un peu vite cracher sur ces systèmes, qui certes peuvent sembler stricts, trop rigoureux et pas adaptés, mais qui au moins fixent des limites et des repères.

  3. pour revenir à ce que je disais en début de commentaire, moi, ce qui m’a choqué et fait me tordre de rire, c’était (et c’est toujours) les panneaux indiquant les radars automatiques… Je trouve ça… délirant ! Au final, ça revient à un panneau limitation de vitesse, mais avec un moyen pour forcer son respect…, plus qu’à un contrôle de vitesse. Limite maintenant tu peux mettre le panneau sans le radar, où avec un boitier radar vide, ça aura le même effet XD

  4. Ca ne me choque pas de se faire discret pour contrôler la vitesse des conducteurs, m’enfin, de là à se cacher dans une fausse remorque à chevaux, il faut être tordu !

    Disons que les quotas, vu de loin, ça à l’air d’être une idée pas trop mauvaise. Mais en pratique, comment tu fais pour les appliquer ?! Je vais reprendre l’exemple de la hotline, que je connais bien, mais j’imagine que c’est semblable pour la police…

    On avait 6 appels par heure à traiter (quota objectif). Ne nous leurrons pas, en pratique, ça ne marche que dans un seul sens : ceux qui sont en dessous doivent l’atteindre, mais ceux qui sont au dessus (si seulement il y en a, ce dont je doute énormément) doivent continuer à en faire plus.

    En pratique, je n’ai que très rarement atteint les 3.5 appels/heure ! Et je me le faisais souvent signaler, comme pratiquement tout le monde d’ailleurs. Alors, qu’est-ce qu’il fallait faire ? Couper la discution avec le client en panne, systématiquement au bout de 10mn ? Trouver à tout prix un truc bidon à lui raconter pour entrer dans le quota ? Lui faire peur avec des prestations tarifaires pas possible, ou avec des délais monstrueux, pour le faire raccrocher ? Le pousser à résilier ? Lui dire qu’il y a un problème informatique, et qu’il faut qu’il raccroche et qu’il rappelle ?

    Et je n’invente rien : les rares qui entraient dans les quotas utilisaient les pratiques ci-dessus (et bien d’autres encore plus exotiques). Et le pire, c’est qu’ils étaient donc félicités par la hiérarchie !

    Pour ma part, je préférais en revenir aux bases du boulot : dépanner le client. Point.

    Il y a de fortes chances que ce soit semblable pour la police. Que devront-il faire alors ? Verbaliser dés 51km/h en ville ? Mettre un PV si le pare-choc recouvre vaguement un passage pour piétons ? … ?

    Je n’ai rien contre les limites et les repères. Mais ne te fais pas d’illusion : un quota sur les PV, ce n’est pas pour freiner les ardeurs ! Au contraire ! Et si ça conduit à faire n’importe quoi (ce qui est le cas en hotline), je suis résolument contre.

    Cela étant, effectivement, je aussi trouve aussi étrange d’annoncer un radar fixe.

  5. Hm… La situation de la hotline et celle des verbalisations sont en fait très différentes, cher Ekho.
    Première différence : dans le cas de la hotline, l’agent répond, ce n’est pas lui qui prend l’initiative d’appeler ; il n’a donc aucun contrôle préalable sur le temps que va lui prendre un coup de fil qui arrive, de toute manière, toujours à un moment aléatoire. Les agents de la hotline sont obligés de traiter tous les appels, et selon la difficulté du problème à résoudre, le temps d’un appel varie énormément ; si quota il doit y avoir, il devrait être calculé à partir de l’espérance approximée sur un échantillon, et non sur une moyenne théorique.

    Dans le cas des PV, on est de toute façon en situation de surabondance : il y a et y aura de toute manière, au vu des effectifs de police, toujours beaucoup plus de situations potentiellement potentiellement verbalisables (notamment dans le cas par exemple des stationnements interdits), que les agents ne pourraient en traiter s’ils fallait punir chaque contravention. Ceci étant établi, il n’est pas question de chercher à punir tous les écarts possibles des usagers, juste à maintenir un niveau de répression raisonnable pour dissuader le plus grand nombre. Un peu comme les contrôleurs de billet dans les bus : il faut qu’ils passent juste assez souvent pour qu’un abonnement soit plus rentable pour l’usager régulier sur le long terme que quelques amendes tous les mois. Un autre élément détermine le quota : le soucis de rentabilité. N’oublions pas que les amendes constituent une part importante des impôts indirects, et que si l’Etat a investi dans des radars automatiques, c’est autant pour sécuriser la circulation, que pour se ménager une source de revenus réguliers. [Au passage, je rejoins d’autant plus Lyr sur la prévention des radars que souvent les usagers, par mesure de précaution, ralentissent bien en dessous de la vitesse limite aux abords du radar, ce qui peut être dangereux et créateur d’embouteillages…]
    Un agent de police ne fait pas, au cours de sa journée de travail, que verbaliser des contraventions routière, donc lui fournir un quota permet d’évaluer quelle portion de ses heures de travail il doit y consacrer.

  6. Je ne suis vraiment pas convaincu.

    A mon avis, les quotas restent des chiffres difficiles à atteindre pour inciter à en faire toujours plus, que ce soit en hotline ou dans la police. D’où une dégénérescence de la chose.

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