District 9

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Cet article a été publié il y a 15 ans. Son contenu est sans doute daté, tant sur la forme que sur le fond... Toutefois, cela n’empêche pas d'échanger à son propos. N'hésitez donc pas à vous exprimer en commentaires à la fin de l'article.

Cette semaine a marqué la sortie d’un film que j’attendais depuis un certain temps : « District 9 » ! Je ne me souviens plus comment je l’avais repéré, mais je sais que le buzz 1 était entretenu autour de ce film. Il faut dire qu’il est produit par Peter Jackson, à qui l’on doit la trilogie du Seigneur des Anneaux, entre autre. Par ailleurs, les critiques sont très positives.

Affiche de District 9Le résumé m’avait paru extrêmement intéressant : Il y a 20 ans, un vaisseau extra-terrestre est arrivé sur Terre est s’est stabilisé au dessus de Johannesbourg (Afrique du Sud). Il s’est révélé contenir près d’un million d’aliens à l’apparence insectoïde, et dont la technologie semble largement en avance sur la nôtre. Après des premières tentatives de cohabitation, la tension a cependant finit par monter, et le gouvernement a été obligé de parquer les aliens dans un camps de réfugié, tandis que des sentiments anti-alien se développaient au sein de la population humaine. Désormais, le camps de réfugié ressemble plus à un camp de concentration ou à une décharge, miné par la famine et la mafia. Les aliens sont méprisés. Bienvenue dans le Distric 9.

Plutôt alléchant, non ?

Si vous le souhaitez, voici la bande annonce :

Lire la vidéo

Sandra et moi sommes donc allé voir ce film le jour de sa sortie. Et je n’irai pas par quatre chemins : je l’ai trouvé franchement nul ! Et pratiquement à tous les niveaux.

Par la suite, je révèle à peu près toute l’intrigue, donc je vous invite à ne pas lire plus loin si vous souhaitez aller le voir…

Tout d’abord, le scénario général n’est vraiment pas original : le personnage principal se retrouve à se transformer progressivement en alien. Il se lie donc avec l’un deux pour récupérer un mystérieux objet, contenant du Fluide. Celui-ci est à l’origine de sa transformation, mais sert aussi de carburant pour rejoindre le vaisseau mère à partir d’une navette, et quitter la Terre…

Personnage principal

Vous l’aurez peut-être aussi compris dans la phrase précédente, la cohérence n’est pas non plus le point fort du film. Comment un fluide peut-il transformer un être humain et servir de carburant en même temps ? Mystère ! Mais si encore ça s’arrêtait là !!!

Las, le film est bourré d’incohérences. Par exemple : la mafia achète des armes de technologie avancée aux aliens. Or, ladite technologie ne peut être utilisée que par des aliens (identification par ADN). Quel est donc l’intérêt ?! Par ailleurs, ces armes sont largement plus puissantes que les nôtres. Pourquoi les aliens ne les utilisent-ils donc pas eux-même pour sortir du District 9 ? Mystère…

Alien de District 9

Si le background 2 décrit ci-dessus dans le résumé est vraiment interessant, on n’en saura malheureusement pas plus ! Pourquoi les aliens sont-ils venus sur Terre ? Qu’est-ce qu’ils fuyaient ? Pourquoi étaient-ils aussi mal en point lorsque le vaisseau a été ouvert par les humains ? Comment les humains et les aliens arrivent-ils à se comprendre ? Où part l’alien nommé « Christopher » (si si !) à la fin du film ? Que va-t-il faire ? Il parlait de sauver son peuple, mais pourquoi part-il seul ? Autant de questions sans réponse…

De la même manière, on n’aura de nombreux raccourcis et autres facilités, au point que ce film m’a fait pensé à un film pour adulte avec un scénario de dessin animé. En vrac : l’enfant alien qui sait contrôler un vaisseau mère à distance, le-dit vaisseau mère qui peut dont être piloté par une seule personne, l’utilisation d’armes aliens sans aucune difficulté pour le personnage principal, l’absence de nombreuses questions que l’on peut se poser en rencontrant une civilisation extra-terrestre (connaissance de l’univers, sciences, etc…), la population abrutie qui croit sans retenu tout ce qui se dit à la TV, la femme du personnage principal qui change d’avis comme de chemise, la facilité à infiltrer un batiment gouvernemental sous haute surveillance, etc…

De même, on rencontre beaucoup de « comme par hasard » et autre « ça tombe vraiment bien ». Il me revient en tête le fait que le personnage principal, après que sa métamorphose ait commencé, retrouve complètement par hasard l’alien qui en est à l’origine. Ou encore, le fait que le fameux Fluide ait été négligemment caché par un alien dans une boite trouvée par les humains en moins de 30s chrono.

Et où est donc l’originalité dont parlent les critiques ?! A moins que ce soit moi qui soit blasé, après un apprentissage par cœur de Stargate et autre Fascape ?! Mais tout de même… La ségrégation d’un peuple par un autre n’est pas fondamentalement original dans la SF. La transformation d’un humain en alien qu’il méprisait, non plus ! Ces deux thèmes sont respectivement des classiques des deux séries pré-citées.

En revanche, on a les grand clichés habituels ! La communication entre humains et aliens qui ne semble pas poser de problème. Ou le fait que les aliens, comme d’habitude, ont des siècles d’avance sur nous mais se baladent à poil !

Et ce n’est pas le pseudo-montage en forme de documentaire qui en fera une perle d’originalité ! Au contraire, la caméra-à-l’épaule donne plutôt mal à la tête en début de film, et est complètement laissée tombée par la suite.

Pourtant, encore une fois, il y avait vraiment de quoi faire quelque chose de bien. Le background de départ était extrêmement original, mais son potentiel n’est pas du tout exploité. Tout ce que nous avons, c’est un film dans lequel ils se tirent dessus du début à la fin, et dans lequel les rares pistes de reflexions sont laissé entièrement à l’appréciation du spectateur : aucun effort n’est fait là-dessus.

En outre, notons que le film est relativement violent (entrailles qui volent à tout va), ce qui est assez « amusant » vis à vis de la simplicité (pour ne pas dire la naïveté) du scénario.

Il faut quand même reconnaitre que les effets spéciaux sont passables (bien que pas innovants pour un sou) et que de menues informations sont lâchées ici où là. Ainsi, si on tend l’oreille, on apprend que les aliens ne connaissent pas la notion de « propriété », ou qu’ils seraient divisées en castes, avec en particulier une caste d’executants. Mais aucun developpement sur ces axes pourtant très interessants.

District 9

En bref, un mauvais film ! Scénario enfantin, réalisation peu agréable, scène d’action gore… Je vous le déconseille.

  1. Phénomène sur internet, qui consiste à faire que de nombreuses personnes prennent connaissance, spéculent, et diffuse des informations autour d’un concept en particulier : film, évènement, personnalité, etc…[]
  2. Trâme de fond[]

Geek bordelais, féru de science, amoureux de technologies, mordu de SF, amateur de fantasy, épris de jeux en tous genre, adepte de réflexions diverses. Et j'aime le canard, aussi.

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  1. Oulah, oulah… Quelle rafale ! Je comprends que, quand on soit déçu, on devienne amère, mais quand même !
    Je ne pense pas pouvoir te faire changer d’avis sur le film, néanmoins comme moi je ne l’ai pas détesté, je vais essayé de modérer un peu tes propos… Parce qu’il y a des choses que tu appelles incohérences et que moi je vois comme la structure du film !

    Point essentiel : ce film traite de l’incapacité des humains à entrer en réelle communication avec les extra-terrestres. C’est un point essentiel, et ça explique pourquoi tant d’axes ne sont pas développés : parce que les terriens n’ont jamais pris la peine, en 20 ans, de s’intéresser réellement à la culture des extra-terrestres, ou à la raison de leur présence ici. Ils ont conclut, sans vraiment se tromper, mais un peu vite quand même, que ceux des extra-terrestres en présence desquels ils étaient étaient probablement une caste inférieure incapable de grandes prouesses intellectuelles, parce que c’est plus facile. Et comme, profitant de l’état sanitaire déplorable des extra-terrestres à l’arrivée – état qui les rendaient incapable de négocier quoi que ce soit, ou de débuter une quelconque relation « diplomatique » – on les a parqué dans un ghetto où ils étaient incapables de développer la moindre économie que ce soit, et donc de reconstituer une société viable, ils sont devenus ce qu’ils sont : des sous-hommes, seulement intéressés par la survie au jour le jour, quitte à se rabaisser pour obtenir leur pitance.
    Ca vous rappelle rien ? Enfin, ce n’est pas un hasard, tout de même, si le pays choisi comme décor pour le film, c’est l’Afrique du Sud !

    Alors, essayons de redonner leur sens à tes « incohérences » : les humains et les aliens communiquent sans peine ? Ma foi, primo, ça fait 20 ans qu’ils cohabitent, heureusement qu’il ne faut beaucoup moins pour qu’un immigré apprenne la langue du pays, et dans l’autre sens, on ne voit dans le film que des humains travaillant au quotidien avec les aliens. Et puis, de toute façon, la relation Wikus-Christopher exceptée, les échanges entre humains et extra-terrestres montrés dans le film ne sont pas plus compliqués que ce que je pourrais dire à mon chien si j’en avais un, et je vous assure, quand je parle à un chien, il me comprends.
    Tiens, d’ailleurs, Christopher… Ça te semble risible qu’il s’appelle comme ça ? T’as aucun ami immigré ? Parce que moi, tout ceux que je connais qui sont d’origine étrangère ont, sur leur carte d’identité, leur « vrai » prénom en position de deuxième prénom, et un prénom bien français complètement arbitraire en premier. Même si c’est de moins en vrai, un alien qui s’appelle Christophe ne me choque pas plus qu’un Noir Américain qui s’appelle Washington, ou un Congolais qui s’appelle Désiré.

    Pourquoi les aliens n’ont jamais utilisé leurs armes si puissantes ? Ma foi, quand tu arrive à un million sur une planète peuplée de 7 milliards d’âmes aliens, à moins d’être humain (hum…), ton premier geste n’est pas forcément de pointer tes armes sur tout le monde comme des envahisseurs. Après, c’est sûr, une fois qu’ils se sont mis à réaliser qu’ils étaient piégés, ils auraient pu utiliser leurs armes pour se rebeller. Et ils l’ont fait ! Si si ! Sinon, comment les humains sauraient-ils que ces armes sont si puissantes, puisque eux-mêmes sont incapables de s’en servir ? Seulement, ces faits d’arme étaient isolés. Pas comme une armée organisée, parce que la survie dans un ghetto rend trop individualiste pour permettre l’établissement d’un ordre sociable viable, surtout quand il n’y a aucun échappatoire : la plupart des aliens ne savent pas ce qu’il est advenu de la navette, qui est aussi, d’après ce qu’on nous dit, le cockpit du gros vaisseau, et que Cristopher à caché.
    Parce que Christopher, le seul alien cultivé qu’on rencontre, ne veut pas repartir. On ne saura jamais pourquoi, les aliens n’ont aucune raison de confier leurs problèmes à ces humains qui les traitent comme du bétail, mais on sait que ce groupe de réfugiés préfère encore cette vie de misère que de retourner chez eux. Si Christopher tente de récupérer du fluide (apparemment un composant essentiel de la technologie alien, qui est probablement plus de type biotechnologique puisqu’elle fonctionne en étroite relation avec l’adn des utilisateurs), ce n’est pas pour partir à l’origine, c’est juste pour pouvoir construire des appareils aliens utiles sur place – dans la mesure où les humains interdisent aux aliens toute technologie humaine.

    Approchons nous un peu plus maintenant de ce que tu nommes des facilités. L’enfant alien sait-il vraiment contrôler le vaisseau ? Moi c’est pas ce que j’ai compris. Il a simplement activé massivement le mode « automatique » de tous les appareils alien à portée de signal radio. En sachant qu’il est suffisamment âgé et instruit pour avoir, tout seul, réparé un projecteur holographique, et sachant qu’un mode automatique, fait pour pouvoir être déclenché en cas d’urgence, ne doit pas nécessité trop de manipulations, moi ça me paraît crédible. Et ensuite, il attendu son père.

    Autre point : il n’y a aucun hasard dans les « retrouvailles » entre Wikus et Christopher ! Wikus, après avoir passé sa première nuit dans le ghetto alien caché dans une maison abandonnée, se rend chez celui qui, la veille, lui est apparu comme le seul alien « intelligent » qu’il ait jamais pu croiser. C’est pas compliqué, il connait l’adresse, il y était il y a quelques heures à peine. OK, c’est un coup de chance qu’il soit justement un spécialiste du fluide, mais s’il y en avait plusieurs, on aurait peut-être pas considéré la caste cultivée des aliens comme « éteinte » ?

    Le fluide est mal caché, ça c’est sûr, mais on sait déjà que l’ami de Christopher est loin d’être une lumière, la preuve, il est incapable de comprendre ce qu’il faut chercher dans la scène de la décharge.

    Bon, je dis pas non plus que tout est parfait, j’ai aucune excuse (enfin, je pourrais en énoncer mais ce serait de la mauvaise foi !) pour la non-défense de l’immeuble gouvernemental top secret.

    Dernier point : contrer les « points négatifs » c’est une chose, mais apporter des « points positifs », s’en est une autre. Alors, qu’est-ce qui est bien dans ce film ? Pour ma part, je ne parlerai pas d’originalité, ce n’est pas vraiment ça. Ce film m’a fait l’effet d’un « retour à la vraie SF ». Je m’explique : les thèmes évoqués n’ont rien d’original, c’est sûr – mais la façon de les évoquer, c’est moins vrai. Ce film occupe pour moi une place très respectable dans le panel des oeuvres de SF, tout media confondus – parce que si on se restreint aux seuls films de SF, et bien, pour moi en tout cas, il est débarassé de tout le pathos qu’Hollywood s’est fait un plaisir d’insuffler dans les films de SF depuis quelques décennies. Enfin, un film de SF « grand public » et « gros budget » ou les gentils ne gagnent pas à la fin, avec un discours sur la grandeur de l’humanité ! De toute façon, y a même pas de gentils, c’est plus simple… Enfin, un film ou la culture extra-terrestre (au sens large) est trop complexe pour être expliqué en terme sociologiques (voire ethologiques, pour trop de films de SF) humains en quelques minutes – ici, elle reste complètement mystérieuse ! Enfin un film où les personnages sont un peu plus nuancés que les stéréotypes habituels : « le héros compatissant qui veut sauver les ET » – Wikus ne veut sauver que lui-même – ; « la mère de famille fidèle » – Mme Wikus ne « change pas d’avis comme de chemise », elle est juste l’incarnation de l’hypocrisie…

    Bref, je te trouve très sévère pour un film d’extra-terrestres… Car oui, c’est un film, pas une série, comme le sont Stargate et Farscape ! Si tu te limite aux deux-trois premiers épisodes de Stargate, les Goa’ulds sont caricaturaux, on en sait autant sur leur technologie qu’ici les armes alien, et un groupe de quatre humains parvient dès le pilote à entrer et sortir d’un « immeuble gouvernemental » jaffa… C’est seulement au fur et à mesure que la complexité et la richesse d’un univers se tisse, c’est bien moins facile pour un film, c’est donc normal que beaucoup de questions restent sans réponse dans un film !

  2. pas le temps de développer, mais je rejoins completement Dark Para, sur tous les points qu’il cite. Liz et moi avons adoré ce film, et j’ai vraiment eu ce sentiment de « retour à la vraie SF » dont parle dark para (sans réussir à placer ces mots dessus, merci à toi de me les avoir fourni).

    Bref, je ferai peut être un commentaire plus poussé demain.

  3. Bon bon bon…

    Pour commencer, le film traite de l’incapacité des humains à entrer en contact avec des aliens ? M’ouais… Disons que si on creuse, c’est effectivement ce que l’on peut y trouver. Mais moi, ça m’a un peu fait l’effet d’une quelconque scène d’un film de Schwarzenegger, où on le voit descendre un Nième sbire noir du grand méchant du film. Est-ce que pour autant on peut en déduire une réflexion sur l’acceptation de l’autre ?! Pas sûr… C’est bien beau de poser les bases du film comme ça, mais s’il n’y a aucun contexte (comprenez aucune explication cohérente à cette situation), moi, j’ai du mal à y entrer. Et le fait de placer ça en Afrique du Sud m’a semblé plus une lourdeur qu’autre chose ! Du genre : « Hé regardé ! Y’a une vrai réflexion dans ce film, puisqu’on est en Afrique du Sud !!! » La réflexion n’étant pas amenée par le scénario et/ou les acteurs, c’est donc au spectateur de la faire tout seul à partir du lieu ?! Bof… Par ailleurs, là où il aurait été intéressant de confronter l’apartheid humains/humains et humains/aliens, il n’y a rien, là non plus…

    Le fait que les humains et les aliens se comprennent, bien que fondamentalement necessaire à tout film de SF, tombe un peu à plat dans le film. En 20 ans, ils ont donc appris à se comprendre (au sens premier) mais personne n’a eu l’idée de leur demander d’où ils viennent, et pourquoi ?!?

    « Christopher » pour un nom d’alien, ça m’a fait sourire, oui. A priori, je suppose que c’est un nom qui a été attribué par les humains (l’alien lui-même n’étant pas né sur Terre).

    Vu le nombre d’humains que Wikus tatane à partir du moment où il comprend qu’il peut utiliser des armes aliens, je pense qu’à 1 million contre 7 milliards, ils avaient leurs chances ! Par ailleurs, il y a une autre incohérence avec ces armes !!! Est-ce quelles viennent du vaisseau mère (et dans ce cas, comment ça se fait qu’ils continue à en vendre à la mafia 20 ans après, alors qu’a priori, ils n’y ont plus accès) ? Ou est-ce qu’ils les fabriquent sur place à partir de matériaux de récup’ ? La deuxième solution semble plus probable. Mais dans ce cas, s’ils peuvent eux-même construire des armes à partir de « rien », c’est d’autant plus incohérent qu’ils ne s’en servent pas !!!!! Par ailleurs, je ne suis pas d’accord avec toi : généralement, la vie en ghetto n’est pas si anarchique que ça. Il y a toujours différentes classes, ne serais-ce que grâce au trafics divers.

    Autant que je me souvienne, Wikus est très surprit de retomber sur Christopher quand il fuit dans le district 9… Après, j’ai peut-être mal interprété. Mais c’est bien le problème avec ce film : tu es obligé de tout interpréter, puisque le premier degré est incohérent. C’est pareil : le coup des différentes castes (cultivés, exécutants, ouvriers, etc…), ça reste une interprétation d’une phrase dans le film. Mais rien n’est véritablement précisé à ce niveau !

    Autre chose que je n’ai pas évoqué dans l’article : le fait que ce soit Wikus qui soit nommé à la tête d’une opération visant à déplacer le district 9 est complètement farfelu ?! Pourquoi mettre un petit employé distrait, gaffeur et pas franchement futé à cette place ?! A moins de le considérer comme un « fusible » car ça va forcément mal tourner…? Sauf que là encore, rien n’est dit et tout est sujet à interprétations…

    Venons-en aux points positifs :

    Pour toi, c’est un retour à la SF de base…? Ben, en ce qui me concerne, je ne suis pas d’accord. « SF » signifie « science-fiction » ; en d’autres terme, cela signifie une fiction basée sur un raisonnement scientifique. Or, ici, les hypothèses sont bancales et les conclusions sont à deviner… 😀 Je suis d’accord avec toi que y’en a marre des films américains tels que tu les cites, et je suis aussi d’accord que ça fait plaisir de voir un film dans lequel il n’y a pas vraiment de gentil.

    Mais dans district 9, j’ai eu la sensation de voir des facilités comme hollywood nous en a rarement fait ! Là où tu dis que la culture alien est trop complexe pour pouvoir être appréhender, je dis plutôt que c’est une séquelle du scénario…

    Pourquoi dis-tu que Mme Wikus est l’incarnation de l’hypocrisie ?! Là, j’avoue que je ne te suis pas.

    Concernant la comparaison avec des séries, je ne parlais pas de la profondeur, mais des thèmes et de leur originalité ! Car oui, les critiques que j’avais lu parlaient bien d’originalité ! Or, les thèmes que l’on croise dans district 9 (film de 2h00) se trouvent aisément dans des épisodes de série de SF (de 40mn) !

    Au fait, tu as continué Farscape ?!

    Et en parlant de film de SF, est-ce que vous avez vu « Contact », par exemple ?

  4. Pas le temps de développer plus que ça pour le moment, mais ce qui me gène dans ce que tu dis Ekho, c’est qu’on a l’impression que tu as tellement l’habitude que tout te tombe totu cuit dans le bec que tu es complètement désemparé si ce n’est plus le cas. Dans les film de nos jours, il est devenu impossible que quelque chose d’inexpliqué arrive. J’ai pas d’exemple en tête, mais supposons par exemple qu’un général refuse brutallement un plan proposé par un de ses subordonné, alors que le plan est génial. Dans les films de nos jours, tu auras FORCEMENT juste après un gars proche du commandant en question qui fera une confidence au héro lui expliquant le pourquoi de ce refus, ou le commandant qui évoquera un moment de sa vie sous forme de flashback, etc etc. Alors qu’en général, dans la vraie vie, ça se passe pas comme ça !

    Donc, tu dis que tout ce qui n’est pas explicitement expliqué dans le film est incohérent. Je ne suis pas du tout d’accord. C’est pas expliqué, ok, mais ça veut pas dire que c’est incohérent.

    Par exemple, tu t’étonne que l’enfant Alien sache piloter le vaisseau. Et pourquoi pas, s’il a été entrainé depuis son plus jeune age par son père à ce rôle ? Quand au fait que les Alien n’utilisent pas leurs armes, il est dit qu’il sont une sorte de caste d’ouvrier qui n’ont aucune initiative et ne font qu’obéir aux ordres. Si ça se trouve ils sont génétiquement programmé pour ça. Et puis se demander pourquoi ils ne réagissent pas comme les humains réagirait, bah… le fait qu’ils soient des aliens me semble un début de piste interessant. Ils ont peut être un mode de pensé non humain, non ?

    Le fait qu’il s’appelle Christopher me semble personnellement un argument en faveur du réalisme du film.

    Pourquoi la mafia fait du commerce d’armes qu’il ne peuvent utiliser ? La réponse est simple. Ce n’a pas pu t’échapper qu’ils cherchent un moyen de pouvoir les utiliser (aussi bien les mafieux que les autres). Tu ferrait quoi à leur place ? tu t’assurerait de pouvoir les utiliser avant de les acheter, ou tu ferait un stock pour être immédiatement pret dès que tu trouvera le moyen de les utiliser ?

    Savoir d’où ils sortent les armes que vende les alien, là, je suis d’accord avec toi, je me demande bien.

    bref, et bien d’autres choses que je n’ai pas le temps de coucher maintenant.

  5. Concernant le fait que tout doit être expliqué dans un film… Il me semble que tu avais déjà dit ça dans un commentaire plus ancien, mais impossible de retrouver le contexte.

    En fait, je ne suis pas d’accord avec toi. Un film n’est pas sensé être une transposition de la vrai vie. Un film est sensé raconter une histoire. Or, à mon sens, pour qu’une histoire soit bonne, il faut qu’elle soit compréhensible. Si dans une histoire, on te dit qu’il faut accepter en l’état un grand nombre de points qui font, en l’occurence, la cohérence du film, moi, j’adhère pas !

    Les différents arguments que tu avances sont cohérents vis à vis de la réalité. Et il n’y aurait qu’un seul « gros point d’interrogation » dans le film, je te l’accorderais. Mais là, c’est de nombreux points qui sont obscur (mais néanmoins importants à la compréhension du film), et qu’on nous demande d’accepter ou d’interpréter comme on veut !!

    Pour reprendre l’exemple de ton général, je trouve normal (pour ne pas dire évident) que les points importants d’un film nous soient expliqués d’une façon X ou Y. D’ailleurs, dans la vrai vie, si ton général change son plan, c’est bien qu’il a une raison ! Qu’il l’explique à son aide de camp ou pas, ça reste cohérent pour lui !

    « L’enfant aurait été formé dés son plus jeune age » ; « Ils ont un mode de pensé différent » ; « Ils font tous partie d’une caste d’executants » => Tout cela est fort possible, mais ça reste des interprétations ! Qu’est-ce que ça coutait d’ajouter une phrase à l’enfant pour qu’il dise ça à Wikus ou Christopher à un moment donné ? Ou qu’est-ce que ça coutait d’ajouter un extrait d’une des personnes interviewées pour nous parler pendant 30s du mode de pensée alien ? Mais non, rien de cela n’est fait. Et c’est en ça que je trouve que le film est mal fait et/ou incohérent. Il faut tout interpréter soi-même !

    Je n’attend pas que tout me tombe tout cuit dans le bec ! Mais pour moi, un bon film a un scénario solide et cohérent. Pour moi, s’il faut imaginer une explication pour plusieurs passages importants du film, je ne suis pas désemparé : c’est que le film est mal fait…

    Prend le seigneur des anneaux et imagines que tu ignore les choses suivants :
    – l’origine de l’anneau ;
    – le fait qu’à la fin, l’anneau est détruit ;
    – le fait que Frodon ait du mitril sur lui ;
    – le fait que Gimli et Legolas sont des guerriers entrainés ;
    – …
    Tu ne trouverais le film un peu incohérent ?!

  6. non, je ne le trouverais pas incohérent.

    Il s’agit clairement, je pense d’un choix du réalisateur de ne pas donner toutes les explicatyions pour le film, de laisser plus libre cours à l’imagination.

    Pour moi, un film incohérent, c’est si il se passe quelque chose d’impossible par rapport à l’unvier (par exemple un voyage Paris Bordeaux quasi instantanée dans un film historique), ou si le film se contredit (ça, ça arrive souvent dans les films à suites…).

    Après, que tu n’apprécie pas quand tout n’est pas expliqué, ça c’est une question de goût et couleur, je ne discuterais pas. Mais que tu appelle ça de l’incohérence ou un film mal fait, je ne suis pas d’accord.

    Pour les exemple que tu cite sur le seigneur des anneaux :

    – l’origine de l’anneau : bah justement, on n’en sait pas grand chose. dans quel métal ? à quelle époque ? On sait juste plus ou moins dans quel but il a été fait. C’est un peu posé comme un fait : « un jour un gros méchant fait un anneau qui a beaucoup de pouvoir » (d’ailleurs, c’est quoi ses pouvoirs exactement si il tombait dans les griffes de Sauron (à part une description très vague de « gouverner les autres »)) Et les pouvoirs des autres anneaux ? On n’en sait rien. Sont-ce des catalyseurs qui augmentent la force de leur porteur ? Ont-ils des pouvoirs spécifiques ? Tous les mêmes ou différents ?
    – Que l’anneau soit détruit, ne pas le dire n’aurait rien à voir avec ce dont on parle. Depuis le début du film, c’est le but, de le détruire. ne pas le dire serait laisser l’histoire complètement incomplète. Ca n’a rien à voir avec ne pas divulguer le pourquoi d’un évennement relativement mineur de l’intrigue.
    – Le fait que Frodon ait du mitril sur lui. J’avoue que ce serait étonnant, mais je ne trouverait pas ça incohérent (en quoi ça pourrait être incohérent ? Le mithril existe bien dans l’univers, non ?)
    – Bah, avant de les voir se battre, c’est dit spécifiquement que ce sont de bons guerriers ? Avant de voir grand pas en action, on ne dit pas qui il est, non ? Je sais pas moi, supposons que dans un film un gars trouve un flingue et on voit qu’il sait clairement s’en servir. C’est pas la peine d’être très fute fute (ou que ce soit expliqué explicitement) pour deviner qu’il a déjà du faire ça. Je vois pas ce que ça apporte que le réalisateur perde 2minutes ou plus à nous dire : vous voyez, il sait utiliser des flingue parceque dans sa jeunesse il a participé au club d’arme à feu de son collège et même qu’il a gagné un médaille et qu’il pouvait shooter une canette les yeux bandés… et blablabla

    Donc non, je trouverais pas ça incohérent.

  7. Euh… Primo, que tu cites le Seigneur des Anneaux est d’autant plus surprenant que, justement, par rapport aux livres, beaucoup de choses restent inexpliquées : que sont Gandalf et Saroumane, par exemple, et qu’est-ce qui explique la « résurrection » du premier ? Comment s’explique les relations plus que conflictuelles entre le Gondor et le Rohan ? Pourquoi voit-on aussi peu de nains ? Et ça ne semble pas te gêner plus pour autant.

    Pour le problème des explications, j’avoue que le débat est ouvert : obliger les personnages à préciser tous les à côtés qui, dans une conversation « réelle », demeureraient sous-entendus , c’est artificiel ; autant l’a parte est une pratique très commune au théâtre, autant dans un film, ça alourdit les dialogues inutilement.

    Je ne sais pas si tu as vu « Danse avec les Loups ». Beaucoup de choses sont considérées comme acquises et donc non=explicitées, parce qu’on considère que le spectateur sait un minimum qui sont les indiens et qui sont les colons américains. Si on veut faire la même chose avec des aliens, forcément, le spectateur part avec une culture générale nulle, puisque la culture évoquée est complètement fictive. Mais est-ce vraiment une raison pour vouloir, du coup, dénaturaliser les relations entre les personnages qui, eux, ont cette connaissance de base – je rappelle au passage que vu le début du « documentaire », il est clair que le film dans le film n’est pas sur le mode « révéler quelque chose d’obscur », mais revient sur un événement mondialement connu ?

    Tu te demande pourquoi personne n’a demandé aux aliens d’où ils venaient : pourquoi auraient=ils répondu à une telle question ? On sait qu’ils se sont réfugié sur Terre, fuyant probablement quelque chose, rien ne dit qu’il ne s’agit pas par exemple d’un groupe d’activiste politiques, de terroristes chez eux ? Pourquoi révèleraient-ils à ces humains qui les méprisent qui ils sont ?

    Un autre point, que je n’avais pas contré la dernière fois, mais comme Lyr en a reparlé : l’attirance des armes aliens pour les mafieux. as-tu déjà entendu du « paradoxe de l’eau et du diamant », un des fondement de notre système économique moderne ? Enoncée au XVIIIeme siècle, date ou le diamant n’avait encore aucune utilité dans les technologies de pointes, et où, en Europe, l’eau était considérée comme disponible à l’infini, cette constatation est la suivante : il est impossible de lier la valeur économique d’un bien à sa valeur d’usage, c’est à dire à son utilité supposée. L’eau ne coute presque rien alors que c’est un élément vital, tandis que le diamant est un produit de luxe alors qu’il ne sert que d’apparat. Ce qui détermine le prix d’un produit, dans un modèle concurrentiel du moins, c’est sa rareté. Parce que ce qui peut pousser un individu çà désirer la possession d’un bien n’est pas seulement l’utilité immédiate qu’il peut en tirer, ni même l’utilité future potentielle, mais aussi des questions de prestige et de démonstration de pouvoir. Le marché des armes aliens est ici le même celui de l’art contemporain : si un jour on arrive à faire marcher ces armes, elle seront inestimables.
    Pour ma part, je pense à l’opposé de vous qu’elles viennent du vaisseau, d’ailleurs, puisque je ne vois comment les aliens pourraient en fabriquer sans le produire le fameux fluide dont dépend toute leur technologie, et que justement, ils ne récupèrent qu’en détruisant leur appareils usagés !

    PS : je continue Farscape mais à petit feu, donc j’ai pas avancé beaucoup. Quant à contact, je ne l’ai pas encore vu, il fait partie des films « a voir » dans ma liste = mais il n’est pas comparable pour une question de public, parce que ça reste un film à public ciblé (comme tous les « bons » films de SF), là où District 9 se veut grand public…

  8. Juste un petit avis à chaud (parce que j’ai envie d’aller me coucher) :

    Le début du film est intéressant, mais pas suffisamment développé – ce qui laisse beaucoup de questions sans réponses, comme le souligne Ekho.
    En particulier, on aimerait en savoir plus sur la culture alien. Car, si le début semble dénoncer la ségrégation, il se décrédibilise en donnanr une image négative des aliens : à l’exception de Christopher et de son fils, ils n’ont rien pour éveiller la sympathie. Ils manquent d’intelligence, sont faciles à manipuler, presque des animaux. N’est-ce pas justement un discours d’exclusion ? Le film semble dire « ce n’est pas bien de traiter les aliens comme des animaux » et décrit les aliens comme des animaux. Ca aurait mérité plus de réflexion. En montrant que les aliens ont une culture propre, par exemple, les réalisateurs auraient aussi montré l’injustice qui leur est faite.

    Je n’ai pas aimé la deuxième partie du film : ça va trop vite, explose de partout, les personnages perdent le peu de psychologie qu’ils pouvaient avoir pour devenir des clichés : la relation père-fils pour attendrir, le soudain revirement héroïque du personnage principal qui jusque-là était égoïste et lâche…

    Comme je n’avais pas lu de critiques avant d’y aller, je ne suis pas déçue, comme Ekho. J’en avais entendu du bien comme du mal, je n’en attendais pas quelque chose de particulier (enfin, il faut toujours se méfier de la pub).

    Il y aurait encore beaucoup à dire, mais si je me lance dans le débat sur le Seigneur des anneaux, j’y serai encore demain matin. Ce sera pour une autre fois.

  9. Aaah ! Merci Didine de ton soutien ! 😀

    Bon, je reconnais que mon exemple du Seigneur des Anneaux n’était vraiment pas bien trouvé. Mais en fait, c’est le premier qui m’est venu à l’esprit pour les raison qu’on cité Lyr et DarkPara : il contient lui-aussi de nombreux « trous » pour sa compréhension (attention, je parle bien des films). Cela dit, pas suffisamment pour moi, car c’est une trilogie que j’adore… Il faut dire aussi qu’il y a une différence fondamentale entre le Seigneur des Anneaux et District 9 : le premier et un conte alors que le second se veut très réaliste ! Et pourtant, le second semble contenir plus de « trous » que le premier…

    Enfin bon, on pourrait discuter sur les goûts et les couleurs pendant encore longtemps. Visiblement, ce que je nomme « incohérence », Lyr et Dark Para le nomment « libre interprétation du spectateur ». On aime ou on aime pas. Moi, j’aime pas. ^_^

    Après, mon article n’avait pas vocation de faire référence en matière de critique de District 9 : c’est juste un avis personnel doublé d’un coup de gueule sur un film dont j’attendais beaucoup, et qui (à mon sens) avait tout pour ça !

  10. Salut à tous,

    je n’ai pas lu tous les commentaires (à partir du moment où vous parlez du Seigneur des Anneaux).

    J’ai vu ce film avec un ami. Il l’a trouvé complètement nul et inintéressant.

    Je l’ai juste trouvé bizarre.
    Bizarre, pourquoi?
    Je m’attendais à quelque chose de complètement différent. Même s’il était clair que le personnage principal ne serait pas un héros, je ne m’attendais pas du tout à ce développement.

    Pour comprendre, je pense, et cela a été mon approche au bout de 10 minutes du film (car il m’aurait été insupportable de continuer à le regarder), le film, je me suis mis en mode 2nd 3ieme et 4ieme degré.
    Du coup, je ne m’attache pas aux quelconques cohérences d’un scénario, mais je me penche sur ce que veulent dire les réalisateurs du film.
    Et là, je me suis beaucoup plus éclaté que d’avoir pris une lecture « c’est un film de SF, donc il doit être cartésien jusqu’au bout des ongles ».
    Non.
    Les gens qui ont réalisé ce film ont pris un cadre pour développer leurs idées. Dark Para fait d’ailleurs une analyse qui me plaît beaucoup sur ce sujet. Idem pour Djo.
    Ce qui m’a le plus fait rire, c’est la pauvre image convoyée par la télévision pour montrer aux gens que Wike avait violé un alien…
    Pour ce qui est du pseudo-reportage… étonnant de voir que tu remplaces quelques mots et tu retrouves de « VRAIS » reportages d’aujourd’hui.
    Premier point flagrant du film. En bon orateur, pour faire passer une idée, tu n’as pas besoin d’être cohérent, juste d’être convaincant. Le médecin qui ne sait pas vendre son médicament sera toujours devancé par le charlatan beau parleur…
    ça fait tilt. Le film est un prétexte/moyen pour faire passer des idées après tout

    De plus, on se place tout au long du film d’un point de vue humain. Même si le reportage s’arrête pour conter l’aventure du personnage, et reprend à la fin, on suit Wike et on apprend (à rajouter les bidouilles du beau-père…) que ce que Wike apprend. Ces cons d’humains (nous) ont pas pris la peine de comprendre les aliens, du coup qu’il y ait un flux de questions sans réponses est LOGIQUE ET COHERENT. c’est ce que tu recherchais.

    Pour ce qui est de la femme… on ne sait pratiquement rien de sa personnalité, à part qu’elle réagit à deux à l’heure. En somme, elle est complètement manipulée depuis son enfance.
    Le personnage principal est un idiot, il ne serait pas étonnant de voir le père faire marier sa fille avec lui, juste pour préparer plus tard la promotion du film.
    Et avoir quelqu’un de manipulable au possible en écran.

    Bref, beaucoup de choses à dire sur un film que je n’ai pas tant apprécié que ça.
    Dernier point, repensez à l’évolution de Wike et pourquoi il devient comme ça ^^

  11. Et bien que de commentaires longs ^^ Nous sommes allés le voir ce matin avec Emilie, et on en est ressortis mitigés l’un comme l’autre.

    Mitigés parce qu’on a la désagréable sensation que le film a été coupé, on aurait beaucoup voulu voir le retour trois ans après… De plus pour un film de SF, je trouve qu’il s’approche plus d’un film d’action que d’un film de SF. Certains thèmes sont présents en effet mais tellement peu abodés qu’il ne ressort au final que les combats…

    Je trouve que tu y vas un peu fort Ekho mais bon, vos arguments se valent, tout dépend de la façon dont on aborde le sujet. Par contre le fait que cela se passe en AFS m’a sauté aux yeux, cela ressemble quand même à un gros clein d’oeil à la période de l’apartheid, mais c’est aussi ce qui amène de l’originalité au film, il ne se passe pour une fois pas au dessus d’une ville occidentale du continent nord américain.

    Je suis pour ma part très déçu par l’adaptation des voix. Il y a tant de films où les accents ne sont pas restitués, il semble qu’il ait voulu rétablir l’équilibre, mais là je trouve que cela donne un aspect grossier au film. J’avais l’impression de regarder une version en français canadien, c’est pas agréable…

  12. Lol ! Relance de débat houleux en perspective ?! 😀

    Concernant le fait que ça se passe en Afrique du Sud, même si c’est original à la base, j’ai trouvé que l’allusion à l’apartheid était vraiment trop démesurée ! Aucune subtilité, c’est posé là, sur la table, comme un truc tellement évident qu’on ne peut plus rien en dire…

    Donc non, pour moi, c’est tellement évident que ça en perd toute originalité, justement.

    Et par ailleurs, comme je le disais, aucun comparatif entre l’apartheid aliens/humains et l’apartheid humains/humains.

  13. Concernant l’Afrique du Sud : ne pas tant une « allusion » qu’une conséquence. Le fait que cela se passe dans un pays qui a déjà connu « personnellement » l’apartheid, et qui en est sorti, aurait pu (du ?) pousser les dirigeants de ce pays à aborder les choses autrement – mais au contraire, ils recréent une situation encore plus ségrégationniste, puisque le township alien est entouré d’un no-man’s land « sécurisé » par l’armée humaine…

  14. On a regardé le film samedi soir avec Yannick, alors je prends la pelle et je déterre cet article !

    Yannick a bien aimé le film. Pour ma part, je l’ai trouvé ni bon ni mauvais, regardable mais loin d’être inoubliable.

    Pour réagir (plus de 5 ans plus tard, certes) sur l’échange de commentaires : je n’ai pas trouvé le film incohérent, et le fait que tout ne soit pas expliqué pour moi n’est pas un problème en soi. D’ailleurs le fait que tout ne soit pas expliqué est parfaitement cohérent avec l’un des grands thèmes du film : les humains sont égoïstes et n’ont strictement rien à faire des aliens. Ils n’ont que mépris pour eux : les premières scènes du film où l'(anti)héros participe à l’expulsion des aliens en les rabaissant à la moindre occasion, et débranche les « couveuses » en faisant des blagues odieuses sur l’avortement est particulièrement explicite. Rappelons que ces scènes sont censées être filmées, en « film dans le film » : cela prouve bien que pour les humains, il est considéré comme parfaitement normal de n’avoir aucune empathie pour les aliens.

    Pourquoi est-ce que le film ne mentionne pas à la raison pour laquelle les aliens sont arrivés sur Terre dans une vaisseau qui lévite mystérieusement au même endroit ? Parce que ce film est (au moins dans un premier temps) présenté comme un documentaire dont ce n’est pas le propos, et surtout un documentaire du point de vue des humains pour des humains. Quand aux informations, on nous parle du « problème de l’immigration clandestine », mentionne-t-on les multiples raisons qui ont poussé des personnes à rejoindre l’Europe dans des embarcations précaires ? Non, il n’est question que de « peut-on les intégrer » ou « comment les renvoyer dans leur pays ».

    Maintenant, si je comprends la logique de ce film, ce n’est pas pour autant que j’y adhère. Vous dites que dans ce film il n’y a pas de « gentil » : je m’insurge ! Il y a bien un « gentil », même 2 : Christopher et son fils. Wikus, lui, est à peu près aussi stupide qu’il est égoïste ; j’avais autant d’empathie pour lui qu’il en a pour les aliens. Dans ces conditions il m’est difficile de m’intéresser à ce personnage, et j’ai du mal à apprécier un film si le sort des personnages principaux m’indiffère. Mais à partir du moment où il film sort un peu de la logique « documentaire » (quand Wikus est tout seul, il n’est plus « filmé dans le film »), rien n’empêchait de creuser un peu la psychologie des personnages et de développer un peu plus les aliens. Au lieu de cela, les réalisateurs ont choisi de mettre des scènes d’action. On parle beaucoup de ce que les réalisateurs ont voulu dire, et c’est très intéressant, mais mettre essentiellement des scènes d’actions dans la 2ème partie du film et plus guère de réflexion est aussi un choix.

    Dernière remarque : quand on fait un film de SF, on n’a absolument aucune excuse pour encore une fois ne tirer ses personnages que dans la même moitié de la population. L’unique personnage féminin du film n’a aucune existence propre, elle n’est là que pour appuyer la détresse du personnage principal. J’exècre cette trop banale paresse scénaristique.

  15. Youhou ! J’aime le déterrage d’article !

    Bon, par contre, je vais te répondre avec des souvenirs qui datent de la rédaction de cet article, car je n’ai pas eu l’occasion de revoir ce film depuis (bien que je ne sois pas contre un revisionnage, je dois l’avouer, histoire de lui donner une seconde chance).

    Pour réagir (plus de 5 ans plus tard, certes) sur l’échange de commentaires : je n’ai pas trouvé le film incohérent, et le fait que tout ne soit pas expliqué pour moi n’est pas un problème en soi. D’ailleurs le fait que tout ne soit pas expliqué est parfaitement cohérent avec l’un des grands thèmes du film : les humains sont égoïstes et n’ont strictement rien à faire des aliens. Ils n’ont que mépris pour eux : les premières scènes du film où l’(anti)héros participe à l’expulsion des aliens en les rabaissant à la moindre occasion, et débranche les « couveuses » en faisant des blagues odieuses sur l’avortement est particulièrement explicite. Rappelons que ces scènes sont censées être filmées, en « film dans le film » : cela prouve bien que pour les humains, il est considéré comme parfaitement normal de n’avoir aucune empathie pour les aliens.

    M’ouais… Encore une fois, c’est un point de vue in universe, et même si l’idée peut être intéressante, elle ne sert pas du tout l’histoire. D’ailleurs, cela me fait faire une autre remarque à propose de ce film : est-ce que tous les humains sont cons ?!? Ca n’aurait pas couté grand chose d’indiquer que certains humains défendent la cause des aliens.

    Pourquoi est-ce que le film ne mentionne pas à la raison pour laquelle les aliens sont arrivés sur Terre dans une vaisseau qui lévite mystérieusement au même endroit ? Parce que ce film est (au moins dans un premier temps) présenté comme un documentaire dont ce n’est pas le propos, et surtout un documentaire du point de vue des humains pour des humains. Quand aux informations, on nous parle du « problème de l’immigration clandestine », mentionne-t-on les multiples raisons qui ont poussé des personnes à rejoindre l’Europe dans des embarcations précaires ? Non, il n’est question que de « peut-on les intégrer » ou « comment les renvoyer dans leur pays ».

    Ha ha ha ! MERCI !!!

    Ca me fait hurler que les débats actuels sur les migrants d’Afrique du nord se limitent à ce que l’on doit faire d’eux ! Alors que le cœur du problème est bien là : pourquoi viennent-ils ?!

    C’est pour ça que j’adore la comparaison de Sarkozy avec sa fuite d’eau, qui a fait scandale : la solution n’est pas de répartir l’eau dans la maison, mais pas non plus de colmater la brèche ! La solution est de faire une canalisation qui tient la route ! 🙂

    Et si l’on creuse les origine de ces migrants, je ne serais pas surpris d’y trouver nos bonnes vieilles nations occidentales frileuses de les accueillir (vous avez dit pétrole ? vous avez dit Afghanistan ? Vous avez dit Lybie ? Vous avez dit conséquences de la guerre froide ? vous avez dit tourisme démesuré ? vous avez dit mondialisation ?). Bref, fermons cet aparté.

    Mais du coup, si ! On devrait avoir une vague connaissance de l’origine de ces aliens ; perso, ça contribuerait à me faire apprécier le film…

    Au lieu de cela, les réalisateurs ont choisi de mettre des scènes d’action. On parle beaucoup de ce que les réalisateurs ont voulu dire, et c’est très intéressant, mais mettre essentiellement des scènes d’actions dans la 2ème partie du film et plus guère de réflexion est aussi un choix.

    Je suis d’accord ! Ce changement de ton à la moitié du film est assez perturbant ! Presque comme si on changeait de réalisateur en cours de route…

    Dernière remarque : quand on fait un film de SF, on n’a absolument aucune excuse pour encore une fois ne tirer ses personnages que dans la même moitié de la population. L’unique personnage féminin du film n’a aucune existence propre, elle n’est là que pour appuyer la détresse du personnage principal. J’exècre cette trop banale paresse scénaristique.

    Entièrement d’accord.

    Par le même réalisateur mais sorti cette années, avez-vous vu Chappie ?

    Pour le coup, j’ai vraiment aimé cette histoire d’intelligence artificielle prototype dont héritent pas erreur des gangsters pas si mauvais. On retrouve un changement de ton étonnant vers la fin du film, mais l’ensemble reste très sympathique. Et on reste dans les environnements secs, poussiéreux et sales des métropoles d’Afrique du Sud.

  16. Non, on n’a pas vu Chappie.

    Par contre, toujours du même réalisateur, on a vu Elysium, et on a tous les deux été très déçus. Le postulat de base est intéressant, mais au final c’est juste un film d’action avec un final censé résoudre la situation mais qui si on y réfléchit 2 secondes et demi ne résoud rien du tout.

    Mais j’essaierai de lui donner une nouvelle chance avec Chappie !

  17. Elysium, j’avais entendu de très mauvaises critiques, du coup, je ne l’ai pas vu.

    Chappie, j’avais entendu de bonnes critiques. J’y suis allé avec appréhension après District 9, mais j’ai été agréablement surpris ! Bon, ce n’est pas non plus le film de l’année, mais si vous avez une fête du cinéma locale qui vous le propose, allez-y.

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